Et puis vint la renaissance du kiosque de Bergerac
Il n’est pas inutile de revenir sur le bilan du mandat électoral qui commence à toucher à sa fin. A travers quelques chroniques, je vous proposerai de vous remémorer quelques réalisations municipales. En général, quand une opération est réussie, il est courant de penser qu’il en a toujours été ainsi. On oublie le passé, même proche. Vous souvenez vous de l’ancien parvis de la Gare, de l’ancienne rue de la Boétie, de l’ancien boulevard Jean Moulin, de l’ancienne rue du Port… ? Et oui, vous voyez bien qu’il n’est pas inutile de se replonger dans un passé pas si lointain. Petit conseil de lecture : allez bien jusqu'à la fin de l'article qui est rédigé avec de nombreuses photographies.
Il était une fois, dans notre belle ville de Bergerac, un ancien maire qui rêvait d’avoir un beau et grand parking souterrain. Rien n’était trop beau pour satisfaire cette ambition qui, à ne pas en douter, devait lui permettre de remporter les suffrages des électeurs, pour la troisième fois consécutive. Faisant fi de la plupart des études sérieuses qui démontraient qu’il n’y avait pas de besoins urgents en matière de stationnements en centre-ville de Bergerac, le premier magistrat de l’époque devait se résoudre à dilapider les bijoux de familles pour accomplir ses desseins. Une société privée obtenait la charge de la construction d’un parking souterrain, Place de la République, en contrepartie de la totalité des recettes du stationnement payant de Bergerac, pour une durée de 32 ans.
Aussitôt dit, aussitôt fait. La bonne vieille Place de la République était éventrée pour permettre d’y intégrer le fameux parking souterrain. Démantelé sans ménagement, le kiosque municipal, ancien vestige du jardin public sur cette même place, était abandonné sous une bâche, symbole devenu encombrant des ambitions municipales qui se souciaient guère de la préservation de son patrimoine. Le nouveau parking souterrain prenait l’eau. Le kiosque était abandonné. Les Bergeracois décidèrent du changement en 2008.
En concertation avec les associations locales, en partenariat avec l’Architecte des Bâtiments de France, la nouvelle municipalité de Bergerac décidait de redonner vie au Kiosque. Cette renaissance devenait la marque du réveil de la belle endormie, d’une ambition collective pour faire de Bergerac une ville d’Art et d’Histoire. Le kiosque avait été victime d’une injustice. Nous allions lui redonner sa vocation première, en permettant son intégration au cœur du Parc Jean Jaurès, ce jardin Perdoux si important dans le cœur des Bergeracois. Dès la fin de l’année 2009, les concertations étaient achevées, les principaux budgets votés, les différents corps de métier des services techniques municipaux étaient mobilisés. En moins de six mois, le projet de rénovation du kiosque devait déboucher sur son inauguration en fanfare, pour la fête de la Musique 2010.
Des réparations et des travaux spécifiques nécessitèrent l’intervention d’entreprises extérieures. Mais la charpente traditionnelle fut entièrement reconstruite par les charpentiers du centre technique Municipal.
Aujourd’hui, celle est ceux qui ont participé à cette aventure de restauration peuvent être fiers du travail accompli. L’une des plus belles récompenses pour un décideur public est de constater qu’une réalisation fait l’objet d’une appropriation collective. Le parc Jean Jaurès a trouvé une seconde jeunesse. Le kiosque est spontanément utilisé par de jeunes Bergeracois qui y pratiquent leur passion du Hip Hop, notamment. Le pari est gagné.
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