Un budget 2013 social à Bergerac.

Ce fut, sans conteste, une des séances de Conseil Municipal les plus longues de ces dernières années. Plus de cinq heures furent nécessaires pour aborder la vingtaine de dossiers à l'ordre du jour. Naturellement le vote du budget 2013 devait y tenir une place prépondérante mais, comme le signe d'une nervosité pré-électorale sans doute manifeste dans les rangs d'une opposition plurielle, chaque sujet fut largement débattu prouvant que les séances de Conseil municipal restent un des moments forts de la démocratie locale. Revenons donc, aujourd'hui, sur le vote du budget 2013. Il n'est pas inutile de rappeler que ce fut la volonté du maire de Bergerac que de voter le budget primitif en fin d'année, et ce de depuis 2009. Cette volonté politique tranche d'ailleurs avec beaucoup de collectivités qui attendent souvent le mois de mars ou d'avril pour se conformer aux obligations réglementaires en la matière. Le vote d'un budget primitif en fin d'année et en anticipation de l'année à venir permet de donner plus de transparence à l'action publique et impose une meilleure maîtrise des dépenses publiques toute l'année. Saluons la rigueur des agents communaux qui nous permettent, cette année encore, de tenir l'objectif de maîtrise des dépenses de fonctionnement. Aujourd'hui, concentrons-nous sur la dimension sociale de ce budget. C'est donc au moment de l'expression des consignes de vote que le Maire de Bergerac m'a demandé de bien vouloir exprimer la position des élus socialistes et apparentés, majorité de la majorité municipale.

Un budget social. Ce budget 2013 a une identité. Elle est sociale afin de garantir la solidarité envers les plus modestes. Ce budget 2013 a une ambition, celle de se battre pour l'avenir de notre ville et lui permettre de gagner en attractivité. Dès ses propos de présentation générale du Budget, Dominique Rousseau avait tenu à souligner la gravité de la crise sociale que nous traversions. Le tissu associatif local est mobilisé comme jamais même si, comme le remarque Jean Chagneau, les bénévoles s'épuisent. Ils méritent toute notre reconnaissance et tout notre soutien. Le budget 2013 s'adresse en priorité à la solidarité. Les deux millions d'euros de budget alloués au Centre Communal d'Action Sociale en sont une manifestation comptable. Mais le lancement de l'épicerie sociale est également un témoignage de l'effort de solidarité que nous nous efforçons d'accomplir. Aider sans assister, il en va de la responsabilité de chacun. L'épicerie sociale connaît déjà plus de 240 familles affiliées et chacun contribue, même modestement, pour l'acquisition des courses du quotidien. Ce budget social 2013 poursuit également l'objectif de lutte contre l'habitat indigne. Aucune municipalité, avant nous, n'avait eu le courage de s'attaquer aux marchands de sommeil. Nous refusons la fatalité de l'insalubrité et notre Opération Programmée d'Amélioration de l'Habitat et de Renouvellement Urbain (OPAH-RU) commence à produire ses premiers résultats. Ce budget se veut également social même lorsqu'il rétablit, pour la première fois de l'histoire, l'équilibre des comptes des transports urbains. L'instauration du Versement Transport aura été une mesure courageuse pour donner aux plus modestes le droit à une réforme des transports en commun qui réponde à leurs attentes.

Un budget contre la fatalité de l'inégalité des chances. L'adoption du budget 2013 fut l'occasion pour l'équipe municipale de rappeler la situation d'appauvrissement de la population à laquelle notre ville était confrontée. Les bénéficiaires de minima-sociaux sont de plus en plus nombreux. Le taux de diplômés à Bergerac est catastrophique, nous plaçant dans les 100 villes les moins diplômés de France. Cette situation est tout à fait inacceptable et hypothèque durablement notre avenir. Sur le canton de Bergerac 1, on parle même d'un Produit Intérieur Brut par habitant comparable à celui de la ville de Lens. Lens, longtemps considérée comme la Région la plus pauvre de France, mais où grâce à l'engagement des collectivités locales, la culture est au coeur-même d'une politique d'émancipation citoyenne. Bien entendu, nous ne demandons pas le Louvre à Bergerac, mais nous serions en droit d'attendre de l'Etat la même bienveillance. Ne nous a-t-il pas suffisamment abandonné en matière de politique militaro-industriel ? La République doit à chacun de ses enfants l'égalité des chances. Alors dans l'attente, nous nous efforçons d'établir un budget qui donne toujours la priorité à l'école et à la culture. L'Ecole sera un des budgets en hausse de cet exercice budgétaire avec plus de 150.000 euros pour les seuls travaux d'entretien mais également la rénovation de 500.000 euros pour l'école du Bout des Vergnes, l'informatisation de toutes les écoles. Quant à l'accès à la culture, encore une fois, il aura fallu attendre notre municipalité pour que chaque année nous réinvestissions dans les musées, dans la médiathèque et dans l'ensemble des équipements culturels de la ville.