Insécurité : la forteresse de papier à Bergerac
En matière de lutte contre l’insécurité, le Maire de Bergerac sait que notre minorité politique est très éloignée du dogmatisme. Nous disposons dans ce domaine d’une réelle expérience, tant nous avons été confrontés à des situations très difficiles que nous avons réglées avec courage et détermination. Lorsque nous étions aux responsabilités, et dans l’unanimité de nos différentes composantes politiques, nous avons su imposer une politique de sécurité pragmatique et qui avait permis de faire de Bergerac une des villes les plus sûres de France. Aujourd’hui, les choses se dégradent, faute à trop d’agitations, trop de place laissée aux présupposés idéologiques et pas à assez d’actions concrètes. C’est à l’occasion du dernier Conseil municipal que je me suis permis de rappeler à Daniel Garrigue que nous étions très vigilants et que, sans tomber dans la surenchère de la peur, nous étions circonspects sur ses motivations en matière de politiques de tranquillité publique. N’oublions jamais que l’insécurité touche toujours en priorité les plus modestes.
Parlons clair. En matière de sécurité, il y a deux manières de se comporter : agir ou s’agiter. Je suis un adepte inconditionnel de l’action parce que je sais trop que l’agitation conduit à accréditer le sentiment d’impunité chez les malfrats et les délinquants. Elle alimente aussi un sentiment contre-productif de peur chez nos concitoyens. En annonçant vouloir créer son propre Comité Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance, en doublon d’une structure qui existe déjà au niveau de l’intercommunalité, le Maire de Bergerac se range inévitablement dans la posture de l’agitation. Toujours soucieux de refuser tout lien avec l’agglomération, il en est rendu à créer ses propres structures en parallèle à celles qui existent déjà. Ce n’est pas acceptable dès lors qu’il s’agit de la sécurité des Bergeracois.
Ce nouveau comité local n’est qu’une forteresse de papier destinée à donner l’illusion que le Maire de Bergerac pilote la politique de lutte contre la délinquance. A l’heure de la rationalisation de l’action publique, que de temps perdu en réunions alors qu’il faut adapter nos moyens de lutte contre la délinquance aux propres habitudes des malfrats. L’insécurité ne s’arrête pas aux frontières communales. Pour coordonner tous les acteurs de la prévention et de la répression contre la délinquance, il faut éviter de se disperser et poursuivre dans la voie que nous avons tracée dans le cadre du Conseil Intercommunal de Sécurité et de Prévention de la Délinquance : lutte contre la délinquance des jeunes, prévention des violences faites aux femmes et des violences intrafamiliales, aide aux victimes et amélioration de la tranquillité publique. Sans doute face à la prolifération des établissements de nuits en Centre-ville, conviendra-t-il de se pencher sur le problème récurrent de l'ébriété publique.
Que le maire de Bergerac se rassure, il lui reste encore de nombreuses prérogatives. Ses pouvoirs restent importants. Je rappelle que nous avions augmenté les effectifs de la police municipale, développé l’îlotage, créé des brigades en vélos, mis en place un numéro d’urgence pour les commerçants, installé la vidéo-protection à Jean Moulin et renforcer les patrouilles de nuit. Notre politique produisait des résultats parce qu’elle reposait en grande partie sur la dissuasion. Cette dernière est la plus efficace des polices. Alors, fort de ce bilan, je m’interroge aujourd’hui. Pourquoi les agents de médiation ont été supprimés alors qu’ils étaient un rouage essentiel entre les habitants, la police municipale et les foyers potentiels de primo-délinquance ? Je me souviens de l’efficacité quasi immédiate de cette politique sur le quartier de Campréal en 2013. Pourquoi les rondes de nuit de la police municipale ont été réduites de deux heures ? Les statistiques ne justifient pas tout. L’existence de ces rondes avait une valeur dissuasive.
Dès lors en matière de sécurité, revenons aux fondamentaux. Dépassons les postures.