Les coruscantes recettes du stationnement délégué.

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Lundi 28 juin dernier, un article pertinent du quotidien régional Sud Ouest revenait sur la relation contrastée entre la SAGS, société gestionnaire du stationnement à Bergerac, et notre municipalité. A en croire la société délégataire, une insuffisance de la verbalisation conduirait à une faiblesse des résultats comptables. Ce raccourci nous conduit à apporter quelques précisions. A l’occasion du Conseil municipal du 24 juin 2010, se conformant aux obligations précisées par le Code Général des Collectivités Territoriales quant à la remise d’un rapport annuel d’activité par tout délégataire de service public, l’équipe municipale de Dominique Rousseau est revenue sur l’exercice 2009 du stationnement payant. Rappelons que ce dernier a été confié en intégralité à une société privée, la SAGS, pour une durée de 32 ans  par le Maire précédent. Il s’agissait pour la gestion UMP de l’époque du prix à payer pour la livraison d’un parking souterrain de 286 places, le « parc des Carmes », Place de la République.  L’année 2009 a été marquée par la mise en application d’une nouvelle grille tarifaire. L’accroissement important des recettes masque avec difficulté une crise de confiance profonde entre les bergeracois et le stationnement payant, sans qu’on puisse l’imputer à une insuffisance de la verbalisation.

 

La hausse des tarifs entrée en application au 1er janvier 2009 était prévue dans le contrat initial de septembre 2006. L’heure de stationnement est passée de 0,70 centimes à 1 euros. La gratuité de la première demi-heure a été supprimée, tout comme celle du samedi après midi dans son ensemble. Les plages horaires payantes ont été élargies à la nuit pour les parcs en enclos. L’effet tarif ne pouvait que s’en ressentir sur l’économie du service, au point de mettre en relief une distorsion importante entre l’augmentation des recettes et la baisse de la fréquentation du stationnement payant.

 

En nous penchant sur la seule fréquentation, nous remarquons la diminution de 8 % des transactions sur voirie. Ce premier constat conduit le délégataire à nous reprocher une insuffisance de la surveillance. Cette relation de cause à effet n’est pas évidente  puisque les mois où la baisse des transactions est la plus forte (juillet et octobre) sont aussi ceux où la verbalisation est importante. Par ailleurs, la surveillance ne peut avoir un effet que sur la voirie. Or, des baisses de fréquentation sont bien plus marquées sur les parcs en enclos et les parkings en ouvrage, là où la police municipale n’a pas besoin d’intervenir. Ainsi, la Place de la République enregistre une baisse de 8 % de sa fréquentation, de 22 % pour la Place Gambetta, de 30 % pour le parc en ouvrage Bellegarde. Même le nouveau parking souterrain des Carmes, avec sa capacité de 286 places, enregistre une baisse de 27 %. Sa fréquentation journalière moyenne avoisine les 55 places, même pas l’équivalent d’un niveau. L’an passé, à la même époque, en Conseil municipal, nous avions évoqué une possible défiance des bergeracois envers le stationnement payant. Au regard d’une telle situation, le spectre d’un boycotte se profile. Il suffit d’écouter les riverains de la cité Jean Moulin pour en avoir confirmation. Les jours de marchés, les places gratuites de leur résidence sont prises d’assaut.

 

Dans de telles conditions, nous devions nous prémunir de ne pas sombrer dans de trop rassurantes perspectives générées par l’effet tarif. Malgré des baisses de fréquentation, il se manifeste dans tous les domaines du stationnement. Sur la voirie, malgré la baisse de fréquentation de 8 %, les recettes progressent de 54 %. Pour le parc en enclos de Gambetta, les 22 % de fréquentation en moins sont compensés par une hausse de 45 % des recettes. Place de la République, nous parlerons d’un « booster » tarif avec une hausse de 88 % des recettes confrontée à la baisse de 8 % de la fréquentation. A Bellegarde et aux Carmes, des progressions de 45 % et de 51 % des recettes sont enregistrées respectivement.

 

Au final, si l’écart entre les attentes de SAGS et les recettes réalisées est de 15 %, nous ne pouvons pas nous contenter de tels chiffres. La manifestation de défiance des bergeracois envers le stationnement payant témoigne du rejet d’une telle délégation de service public. Ce bilan est une des principales difficultés que nous devons gérer. Il nous impose de trouver une solution négociable avec le délégataire comme les efforts répétés du maire Dominique Rousseau pour parvenir à un accord le démontrent. Le Centre Ville a besoin de retrouver de la sérénité et un mode de fonctionnement de la délégation adapté aux exigences économique des activités commerciales de ce secteur stratégique de Bergerac.  

Publié dans Déplacements urbains

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