De la nécessité d'une étude diagnostic des réseaux d'assainissement

Publié le

Nous avons fait le choix de lancer une étude diagnostic de notre réseau bergeracois d’assainissement. Une polémique récente avec l’ancien maire de Bergerac me conduit à revenir sur les fondements de cette décision. L’agitation commence à l’occasion d’une réunion de quartier, salle Louis Delluc, le 7 juin dernier. Alors que Daniel Garrigue nous questionne sur le lancement et la nature de notre programme pluriannuel d’investissements en matière d’assainissement, un riverain nous fait part de sa colère légitime quant aux faiblesses du réseau d’eau pluvial dans son quartier. Le lien me paraît évident et me conduit à répondre aux deux questions. Que d’impatience nous témoigne le député. Aux responsabilités, il ne fut pas si avisé en ignorant la possibilité de lancer une étude diagnostic des réseaux d’assainissement et d’eaux pluviales. Cette dernière lui aurait conféré une meilleure appréhension de l’assainissement durable pour mieux orienter et prioriser son propre programme d’investissements en conséquence. Par ce refus (peut-être péchait-il par ignorance), l’ancien maire se privait des financements du Conseil général de la Dordogne pour lequel l’étude est une condition d’éligibilité. Au regard de l’exigence de bonne gestion des finances locales, cette mutualisation des fonds publics aurait été la bienvenue. L’ancien maire se sentit obligé de me répondre, quelques jours après, lors de l’assemblée générale d’une association de quartier, le 12 juin dernier. A l’en croire, il était à l’origine de l’assainissement dans cette ville. Cette fébrilité du député n’apportait qu’une énième rodomontade tragi-comique propre à la geste « garriguienne ». Le propos prêterait à sourire s’il n’était pas la preuve d’une légèreté politique et disons-le, d’une certaine arrogance. 

 

Malgré le respect républicain que je dois à sa fonction, monsieur le député est malvenu pour nous faire la leçon. Pour fonder une politique publique, et singulièrement en matière d’assainissement, un état des lieux précis confère à toute décision une dynamique prospective d’autant plus forte qu’elle est en phase avec les réalités du terrain. Après des années de foucades, témoignages des sinusoïdes politiques de l’ancien maire, l’équipe municipale de Dominique Rousseau a souhaité rompre avec la politique du coup par coup en matière d’assainissement. Afin d’établir un programme pluriannuel d’investissements en assainissement permettant les extensions et les rénovations de réseaux, il était indispensable de lancer cette étude diagnostic.  Cette démarche relève de l’évidence.  Avant de connecter du tuyau neuf à la station d’épuration, un point sur les réseaux existants s’impose. La qualité de l’assainissement dans une ville se juge en fonction de l’état de son réseau et de sa station. Cette problématique se pose avec d’autant plus d’acuité que la station d’épuration bergeracoise est neuve. L’étude diagnostic, financée par l’Agence de l’Eau et par le Conseil général, relèvera les anomalies du réseau pour les identifier et les localiser. Elle jettera les bases de la feuille de route de notre collectivité  afin de se prémunir de l’arrivée d’eaux claires à la station et de rejets d’eaux usées dans le milieu naturel. En nous prémunissant de la problématique des eaux parasites, l’étude diagnostic accompagnera l’optimisation du fonctionnement de la station d’épuration. Les eaux claires parasites permanentes proviennent des sources ou des nappes affleurantes. Elles se déversent dans le réseau alors qu’il s’agit d’eaux propres qui conduisent la station d’épuration à fonctionner inutilement. Dans le même esprit, face à la prolifération des épisodes climatiques orageux, nous devons réduire les eaux claires parasites temporaires. Ces eaux de pluies, faute à de mauvais raccordements ou à l’insuffisance d’avaloirs, se jettent directement dans le réseau d’assainissement collectif. Ne parlons même pas de la vétusté des réseaux unitaires (pluvial et assainissement). D’autre part, les pertes d’eaux usées sont des atteintes inacceptables à notre politique de préservation de l’environnement. L’obsolescence du réseau couplée à de mauvais branchements impliquent d’engager aussi des travaux de rénovation. Seule l’étude diagnostic permettra de le faire, en toute transparence.

 

Que de temps perdu, n’en déplaise à Daniel Garrigue. La vétusté de notre réseau et son étendue impliquaient la même vigilance dont nous témoignons aujourd’hui. Rappelons que dès la municipalité d’Henri Sicard, dans les années 1960, la politique du « tout à l’égout » se développa, souvent dans le cadre d’un réseau unitaire. Michel Manet généralisa l’assainissement collectif dans le grand centre-ville de Bergerac. L’évidence aurait commandé à Daniel Garrigue de conditionner la livraison de la nouvelle station d’épuration à une connaissance précise de l’état du réseau existant. Ce n’était ni sérieux, ni prévoyant ! En se privant de ce document de travail, déjà financé par l’Agence de l’Eau et le Département, notre prédécesseur se privait de cofinancements du Conseil général pour la réalisation de la station comme des travaux de réseaux d’assainissement. Des communes comme Sarlat ou sur la Communauté d’Agglomération de Périgueux eurent le souci de l’optimisation de la gestion de leurs finances locales. Encore fallait-il que Bergerac réalise cette étude, condition d’éligibilité à ces subventions.

Publié dans Engagements et humeurs

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article