Les Nouvelles Galeries à Bergerac

Publié le par Fabien Ruet

Les Nouvelles Galeries à Bergerac

Le devenir des Nouvelles Galeries est revenu récemment sur le devant de la scène, notamment suite aux dernières séances de Conseil Communautaire et de Conseil municipal. Certains esprits chagrins, parfois nostalgique des économies administrées et/ou collectivistes, se sont érigés en défenseurs de la propriété privée et de l’économie libérale alors qu’était agitée la possibilité d’une expropriation. L’occasion était sans doute trop belle aussi de vouloir m’égratigner au passage, puisque force est de constater que je soutiens les initiatives prises par la Communauté d’Agglomération en lien avec la Ville de Bergerac. C’est aussi cela défendre l’intérêt général, avant ses intérêts partisans. Chacun connaît mes ambitions pour notre Ville et je soutiendrai toutes les initiatives qui vont dans le bon sens. Une fois n’est pas coutume, je suis donc intervenu en Conseil municipal pour soutenir une initiative menée par le Maire de Bergerac pour trouver, avec le propriétaire des Nouvelles Galeries, une solution intermédiaire qui permettrait de viabiliser l’opération globale d’aménagement.

Un nouveau rapport de force s’est établi dans le dossier des Nouvelles Galeries. Jusqu'à présent, la menace d’expropriation ne pouvait pas être prise au sérieux. Le propriétaire, que je respecte, échappait à la qualification juridique d’"état manifeste d’abandon" sur son bâtiment. En effet, les vagues régulières de travaux sur le site tendait bien à démontrer le contraire. En revanche, l’émergence d’un nouvel acteur, susceptible de se substituer aux précédents protagonistes, l’Etablissement Public Foncier, change radicalement le rapport de force. Dès lors que chacun peut jouer des muscles, place est maintenant à la diplomatie et à l’échange. Pour paraphraser Michel Audiard, dans les Tontons flingueurs, disons que "les diplomates prendraient plutôt le pas sur les hommes d'action. L'époque serait aux tables rondes et à la détente". La perspective d’une troisième voie proposée par le Maire de Bergerac est une perspective qui mérite de ne pas être rejetée. En disant et écrivant cela, je ne pense pas être un traître à la classe ouvrière. Entre l’expropriation (désormais possible) et le laisser-faire qui a présidé à la gestion de ce dossier pendant 20 ans, il est en effet possible de trouver des compromis. C’est à ce titre que la rétrocession partielle d’une partie des surfaces créées pour implanter un projet public mérite une étude. Et pourquoi pas la médiathèque ?

Je me suis, en 2011, opposé à Daniel Garrigue qui voulait créer une nouvelle médiathèque dans les locaux de l’ancienne CCI. Cette dernière était dévolue à l’aménagement de la nouvelle Maison du Département. Faute de foncier alternatif disponible, j’avais défendu, à l’époque, un projet de restructuration complet de l’espace Bellegarde du rez de chaussée (dans les anciens locaux du Crédit Mutuel) à l’étage (dans les anciens locaux du centre de soin) pour redéployer la médiathèque. Après le transfert de la compétence lecture publique à l’agglomération et le changement de municipalité, force est de constater que le projet est resté lettre morte et que le site de Bellegarde a accueilli de nouvelles activités.   

Avec un plateau entièrement accessible, sur le site des Nouvelles Galeries, il devient possible d’étudier la faisabilité de la réalisation d’une nouvelle médiathèque. Outre l’accueil du public autour des projets de lecture publique, c’est l’accès à la lecture numérique, aux nouvelles technologies, à l’éducation à l’image qui deviennent réalisables. Contrairement à certaines de mes contradictrices, je pense que ce type d’activité est très attractif. Couplé au possible transfert de la ludothèque, il offrirait un pôle de services très complémentaire des activités commerciales et susceptible de créer du dynamisme en centre-ville pour les loisirs familiaux. Comme Vice-président en charge de la Politique de la Ville, au sein de notre agglomération, la réalisation de ce type de projet pourrait prétendre à des accompagnements financiers au titre du Contrat de Ville en mobilisant l’ensemble des collectivités locales, l’Etat et l’Europe.

L’idée mérite donc d’être étudiée pendant les 6 mois qui viennent, après 20 ans d’atermoiements. Le projet n’est pas plus stupide que de vouloir faire racheter le bâtiment à un milliardaire russe.

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Q
les galeries modernes sont devenues une ZAD de centre-ville, 20 ans d'atermoiements et le modeste citoyen que je suis n'a pas toujours pas compris quel était le problème qui formait l'obstacle. L'argent ? la politique? l'obstruction stérile? . cela mériterait peut-être d'être clarifié pour ceux qui ne baignent pas dans le dossier mais ne s'habituent pour autant pas à cette friche de premier choix.
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F
Le facteur temps, si longs dans ce dossier, laisse la place à toutes les imaginations