Le patrimoine, une ambition pour Bergerac.

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C'est aujourd'hui la dernière partie de notre entretien avec Jean Philippe Brial pour la revue semestrielle l'Avenir du Passé, dans le cadre du deuxième numéro de la revue. Après la tentative de définition du patrimoine et la nécessité de sa mise au pluriel, après les exemples de réalisations destinées à valoriser le patrimoine, après le nécessaire travail de prospective en la matière, nous évoquons la place de la voiture dans le centre historique et nous terminons sur la candidature au label Ville d'Art et d'Histoire.

 

L'Avenir Du Passé : Ne pensez vous pas que l'aménagement de la rue du port, que vous avez voulu « porte d'entrée du Vieux Bergerac » et la conservation dans le même temps, d'une aire de stationnement sur le port de Cadouin, site patrimonial majeur, a quelque chose d'antinomique ?

 

Fabien RUET : Le port de Cadouin a vocation à être libéré de ses voitures et il le sera. Mais cela nécessite du temps et beaucoup de diplomatie car c'est un sujet particulièrement sensible pour les commerçants du bas de la vieille ville et pour toutes celles et tous ceux qui travaillent en journée à Bergerac. La question a d'ailleurs été évoquée à l'occasion des assises du commerce.

 

Par ailleurs, nous avons renégocié le contrat de délégation du stationnement payant pour le rendre moins contraignant  et en revenant sur le principe d'une gratuité le samedi après-midi. Les voitures sont peu à peu évacuées des quais. Nous avons commencé par supprimer les places sur les deux montées latérales du port servant à la mise à l'eau des bateaux. On a tendance à oublier, mais il y avait des voitures qui se garer y compris sur la promenade en contrebas de l'ancienne clinique a terrasse.

 

Malgré ces derniers excès, notre difficulté majeure reste de trouver du stationnement gratuit et de longue durée à proximité du centre urbain. La place du foirail et le quai Garrigat sont le plus souvent saturés. Nous essayons d'habituer les Bergeracois à se passer du stationnement sur le port en multipliant les manifestations à cet endroit. Il est ainsi rendu impraticable pour les voitures pendant plusieurs jours de l'année.

 

On le voit, on avance peu à peu et nous ne doutons pas d'y arriver.

 

ADP : Après Périgueux et Sarlat, la ville de Bergerac est candidate à l'attribution du label « ville d'art et d'histoire ». Que signifie cette appellation et quels bénéfices la ville peut-elle raisonnablement en tirer ?

 

FR : L’obtention de ce label est un premier acte permettant d’engager la reconversion touristique de l’économie bergeracoise ; c’est un défi sur vingt ans, à la fois passionnant et mobilisateur. L’industrie lourde, soyons réaliste, est une page qui est derrière nous ; la viticulture, à elle seule, ne suffit pas. Il nous faut donc trouver un levier de développement économique. Nous avons déjà l’aéroport mais il faut mieux tirer parti du potentiel de ses 300.000 passagers qui ne font, pour la plupart, que se poser. C’est pourquoi le label « ville d’art et d’histoire » doit nous permettre à court terme de gagner en notoriété touristique et d’inciter les visiteurs à passer davantage de temps sur notre territoire.

 

Ville portuaire, Bergerac a, naturellement, une tradition d’accueil, mais on ne peut véritablement devenir Bergeracois qu’en s’appropriant sa ville, et cela n’est pas une question de descendance. Le Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine, l’une des conditions d’obtention du label, est une structure servant justement à valoriser le patrimoine auprès de la population. Le meilleur exemple est fourni par la salle d’exposition sur les ponts, mise en place au CIAP, qui renvoie à des sites historiques sur la ville et en donne les explications. Ainsi, Bergerac se positionne sur ce dossier, comme le « bon élève » des villes d’art et d’histoire par rapport à Sarlat et Périgueux qui ne possèdent pas de CIAP. D’ailleurs, il ne convient pas de limiter les critères aux seuls sites classés, mais intégrer aussi l’importance des lieux culturels : centre culturel, Rocksane, auditorium, gare mondiale,…

 

Nous venons d’engager la requalification complète du musée du Tabac qui va désormais proposer, à partir de la plante, un véritable voyage au travers des civilisations et devenir ainsi la locomotive de la future ville d’art et d’histoire. Nous avons fait appel à un cabinet pour nous aider dans la rédaction du cahier des charges et nous passerons en jury courant 2012, l’occasion sans doute d’en reparler avec vous.

 

Merci aux amis de la Dordogne et du vieux Bergerac pour cet entretien.  

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W
<br /> C'est sur que si Bergerac obtient ce label du ministère de la culture (ce sera plus facile avec un ministre de gauche qu'avec le neveu de Tonton!) il y aura effet de booster sur le<br /> passage des touristes, britanniques mais aussi français, toujours en quête de visites, surtout si elles sont gratuites.<br /> <br /> <br /> Il faudra constituer un service municipal d'animation de l'architecture et du patrimoine dirigé par un animateur de l'architecture et du patrimoine obligatoirement recruté sur concours,<br /> et qui sera en réseau avec des guides conférenciers agrées par le ministère de la culture et cela a un coût..<br /> <br /> <br /> Il faudra surtout que des hôtels se créent, et des hôtels de qualité car Bergerac ne brille pas trop encore en qualité et en quantité dans ce domaine de l'accueil des touristes et<br /> cela est, pour l'entrepreneur un pari sur l'avenir un peu risqué...<br /> <br /> <br /> Une chose est claire, si on regarde la carte de FRANCE des villes et pays d'Art et d'Histoire (153 fin 2011) il y a un trou enorme au sud de la ligne Sarlat Bordeaux. Alors<br /> bonne chance dans ton entreprise mon cher Fabien!<br /> <br /> <br /> Gérard Wolff, militant socialiste du bergeracois.<br />
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