Du bon usage de la prévention

Publié le par Fabien Ruet

Du bon usage de la prévention

L'actualité récente semble vouloir nourrir quelques interrogations quant au rapport que doit entretenir une collectivité locale au risque, qu'il soit industriel ou naturel. C'est fort de quelques années passées dans la recherche universitaire en matière de sociologie du risque et de communication politique, qu'il n'est pas inutile d'apporter quelques précisions. Ces propos ne sont pas d'ailleurs un scoop puisqu'ils reprennent quasi intégralement ceux que j'avais pu tenir en Conseil municipal, le 28 février dernier.

 

Il convient tout d'abord de faire un effort de définition. En l'occurrence, nous ne devons pas confondre le principe de précaution et le principe de prévention. Sans reprendre les travaux universitaires et le vieux débat entre Hans Jonas et Ulrich Beck, précisons simplement que la prévention renvoie à un risque bien identifié et implique de suivre des protocoles précis. La précaution est plus complexe puisqu'elle renvoie à un risque dont les conséquences sont difficilement mesurables. Le principe de précaution s'applique généralement face à l'émergence de l'imprévu et déstabilise souvent le responsable politique. Personne ne peut se prémunir de l'imprévu et il s'agirait d'une dangereuse illusion politique que de pouvoir le penser. En revanche, et nous sommes bien au coeur de l'action que nous menons à Bergerac, la prévention est une exigence de gouvernance au regard des risques connus.

 

On nous parle aujourd'hui d'un DICRIM. Il s'agit d'un document obligatoire, dit document d'information communal sur les risques majeurs. Il s'agit notamment d'informer la population sur les procédures à suivre en cas de risque majeur. Précisons que le risque majeur n'a rien à voir avec un accident du travail ou sur ce qui s'est malheureusement passé au début de la semaine sur le site de l'ex Bergerac NC. Le risque majeur concerne des accidents industriels importants mais également des inondations, des intempéries, des ruptures de barrage, des mouvements de terrains liés à la sécheresse, le transport de matières dangereuses. Aujourd'hui ce document de synthèse est prêt sur Bergerac. Les procédures à suivre sont déjà en application comme la gestion de l'incendie de Bouchillou a pu le démontrer.

 

Dans la mise en valeur de ce DICRIM, Monsieur le Maire a souhaité que nous suivions un planning de travail extrêmement précis qui conduira à son adoption et sa validation par le Conseil municipal. Mais l'originalité de la démarche du Premier magistrat mérite aussi d'être soulignée quant à sa volonté de mettre en place une réelle culture de la prévention dans le Bergeracois. Nous ne pouvons pas nous limiter au seul périmètre de Bergerac. Ne nous leurrons pas. Qu'il s'agisse du nuage de Tchernobyl ou de la tempête, le risque majeur ignore les frontières communales. Il faut mettre en commun la culture de la prévention pour mieux affronter les risques. Cela permettra, notamment à l'échelle de l'agglomération, de mobiliser des moyens d'intervention en matière de sécurité civile plus importants, des salles disponibles pour héberger en urgence, des engins de chantier pour réagir plus efficacement, des groupes électrogènes en cas de rupture électrique importante.

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